Tuesday, August 7, 2007

Chico Whitaker - Les chemins ne s’arrêtent pas toujours aux croisements (texte donnant suite à une réflexion de Walden Bello)

Les chemins ne s’arrêtent pas toujours aux croisements (texte donnant suite à une réflexion de Walden Bello)
Chico Whitaker, 23/05/07

“Serait-il le moment pour que le FSM lève son camp et laisse la place à d’autres modes d’organisation globale de la résistance et de la transformation?”

Question audacieuse. C’est le moins que l’on puisse dire devant cette interrogation que se pose Walden Bello à la fin de son texte “Le FSM est arrivé à un croisement”. Mais au moins il dit de façon directe et claire ce que pense mais ne le dit pas un certain nombre de membres du Conseil International du FSM.

Il faut donc bien réflechir sur son raisonnement si provocateur. Surtout quand il affirme que le FSM a déjà “rempli sa mission historique de rassembler et créer des liens entre les divers mouvements d’opposition suscités par le capitalisme mondialisé”. Ou bien quand il cite Hugo Chávez, qui, dans le Forum Social réalisé à Caracas en 2006, “a mis en garde les délégués sur le danger de voir le FSM devenir tout simplement un forum d’idées sans un agenda d’action”, disant encore qu’il fallait désormais “avoir une stratégie de «contre-pouvoir »” et “occuper des espaces de pouvoir au niveau local, national et régional”.

Tout d’abord il faudrait préciser de quel croisement s’agit-il pour savoir de quels chemins parlons-nous. Le FSM poursuit un chemin qui n’existait pas auparavant et qui est parallèle à celui de la résistance concrète au néolibéralisme et de la lutte pour changer le monde. Il n’a pas été ouvert pour remplacer l’autre mais pour lui servir d’appui, en créant des conditions pour que ceux qui résistent et luttent puisse s’articuler et se renforcer de plus en plus.

Ces deux chemins n’ont pas à être confrontés. Étant distincts, ils peuvent avancer en parallèle. Et si tous le deux sont nécessaires – c’est cette question dont il faut discuter - ils ne doivent pas se bouffer l’un à l’autre, comme le propose Walden. Ils doivent plutôt se mettre en rapport de façon intense et permanente, ils doivent se rapprocher continuellement, se nourrir mutuellement pour qu’un nombre croissant de personnes puissent se retrouver dans tous les deux, tissant des liens dans l’un pour agir dans l’autre. Autrement dit, pour qu’ils luttent en même temps qu’ils élargissent leurs alliances, de façon à se renforcer davantage et aller de plus en plus loin dans leurs luttes.

S’il est long, le chemin de la lutte pour la transformation effective et profonde du monde, alors le soutien que le FSM peut lui procurer devra durer aussi beaucoup. À vrai dire, nous ne sommes pas arrivés à un croisement, mais face au besoin de mieux distinguer les horizons pour que l’on poursuive dans les deux chemins.
Les options initiales dans le FSM

Il convient de rappeler qu’il y a - et ce depuis la création du FSM et à tous les niveaux de réflexion et de décision sur les foruns sociaux - un débat sur sa nature même: est-ce un espace ou un mouvement? Ce que propose Walden Bello, qui semble se trouver parmi ceux qui voient le FSM comme un mouvement, n’a donc rien de nouveau. Ce qui est nouveau – ou plutôt surprenant – c’est la radicalité de sa proposition. L’idée n’est pas de faire en sorte que le FSM se rapproche davantage de l’autre chemin, tout en restant un espace, mais de le faire tout simplement disparaître. C’est comme si ces deux chemins ne pouvaient pas cohabiter, comme il en a été le cas pendant 7 ans. Selon cette proposition, nous devrions maintenant emprunter uniquement le chemin de l’action.

Déjà, avant même le premier Forum Social Mondial à Porto Alegre, en 2001, ses organisateurs se trouvaient devant cette disjonctive espace-mouvement. Créer un lieu de rencontre ou proposer à ceux qui viennent au Forum des actions concrètes de résistance et de transformation? C’est-à-dire qu’on se trouvait devant une bifurcation, laquelle définirait le caractère du processus qui était en train de s’amorcer.

En organisant cette première édition et en proposant sa Charte de Principes – laquelle a été rédigée à partir des leçons et des découvertes de cette même édition - ils ont fait option pour le chemin qui caractérisait le FSM comme un espace, un instrument au service de ceux qui étaient en action, c’est-à-dire, les mouvements existants. Autrement dit, ils ont considéré que la vocation du FSM était de commencer quelque chose qui n’existait pas auparavant, qui n’aurait pas directement la mission de changer le monde, mais d’aider ceux qui luttent pour le faire.
Une initiative ayant cet objectif était, pour eux, plus nécessaire que la création d’un nouveau mouvement, avec son programme politique et ses objectifs immédiats et à plus long terme, ses militants et des actions specifiques définies par ses instances dirigeantes. Un tel mouvement ne pourrait même pas être pris pour un “mouvement des mouvements”, car il se trouverait toujours en compétition avec d’autres mouvements qui chercheraient à réaliser ces mêmes objectifs. .

De sorte qu’ils ont organisé le Forum tout d’abord comme une libre rencontre de différents types et niveaux d’organisation de la société civile – mouvement sociaux, ONG, syndicats. Ils voulaient mettre en rapport toutes leurs actions. Il ne s’agissait pas uniquement des mouvements plus directement politiques, en lutte pour le pouvoir, mais de tous les types d’action dont nous avons besoin pour changer effectivement et profondément le monde, y compris au niveau des comportements personnels. Il était nécessaire de renfoncer et de multiplier ces mises en rapport jusqu’au niveau planétaire, face au capitalisme mondialisé, dans cette mobilisation générale des citoyens que l’on a convenu d’appeler l’altermondialisation.
Les organisateurs du premier Forum le voyaient donc comme un espace mondial – qui pourrait s’élargir horizontalement dans toutes les directions et niveaux de la réalité - où les différentes propositions et actions en cours pourraient être connues, discutées, approfondies, évaluées, remises en question, articulées. Tout cela dans un cadre de liberté et avec une participation la plus large possible de façon à générer de nouvelles initiatives et de nouveaux mouvements, mais sans la rédaction d’un “document final unique du Forum”, prétendant unifier tous les participants autour d’options et objectifs spécifiques de résistance ou de transformation.

Puisqu’il fallait chercher des alternatives réelles à la construction d’un « autre monde », ils ont alors établi que d’avoir des discussions propositives dans “l’espace FSM” serait un pas important pour contribuer à la lutte pour cela. Et encore que l’initiative de proposer, dans cet espace, des débats – forum d’idées - ou des articulations – vers de nouvelles actions – devrait être spécifiquement réservée à la société civile, le nouvel acteur émergent. Ce nouvel acteur n’avait pas eu jusqu’alors pareil instrument pour que ses composantes, dans leur extrême diversité, puissent se faire connaître et définir des objectifs communs de lutte.
Mais les organisateurs du premier Forum ont aussi envisagé quelque chose encore plus importante: le fait que nous soyons nombreux à lutter pour changer le monde, mais que nous n’arrivons pas à forger l’union qui pourrait nous renforcer davantage. Ils ont vu qu’il fallait nous entendre au lieu de tomber dans nos divisions récurrentes aboutissant à une destruction mutuelle.

Ils se sont rendu compte de ce que, pour bâtir l’union, il ne suffisait pas de se rencontrer et de se reconnaître. Il fallait aussi expérimenter de nouvelles pratiques d’action politique, fondées sur des relations horizontales, où tous puissent se respecter mutuellement dans leurs diversités et de méthodes et d’objectifs, où personne ne soit considéré plus important qu’un autre dans un espace qui serait donc sans hiérarchies ni directions centralisées et où l’on puisse s’écouter au lieu d’entrer en compétition selon la logique capitaliste. Cela permettrait la découverte de convergences et la possibilité de nouvelles alliances dans la logique des réseaux, qui s’affirmaient dans le monde comme un mode plus démocratique d’organisation. Peu à peu, dans le Foruns suivants la construction de cette union est devenue effectivement le plus important résultat à obtenir. Les Forums avaient ainsi une fonction à remplir dans la lutte pour un “autre monde possible”: être un exercice pratique de nouveaux types de rapports.

Ainsi, en tant qu’“espaces ouverts”, ils serviraient justement à construire “de nouveaux modes d’organisation globale de la résistance et de la transformation” comme le souhaite Walden Bello. Ces acquis devraient alors se rendre concrets, non pas dans le chemin du Forum, mais dans le chemin de l’action. La seule condition étant qu’il n’y ait pas d’imposition de décisions à tous les participants, qu’on ne parle pas au nom de tous et que le Forum ne soit pas amené, en tant que Forum, à prendre des positions auxquelles tous ses participants devraient adhérer.
Les organisateurs – qui disent, depuis le niveau local jusqu’au Conseil International, qu’ils sont des « facilitateurs » de la création des « espaces FSM », pour ne pas être pris pour des “dirigeants” d’un nouveau “mouvement” – ont continuellement discuté ces options, et ce depuis 2001. On discute aujourd’hui, à l’intérieur même des Foruns, de l’avenir du FSM et de sa définition comme un “espace ouvert”. Bien des propositions qui naissent dans les Forums et dans le Conseil International tiennent à ce débat, qui existe donc dès le début du processus.

La proposition de Walden Bello, dans la mesure ou il fait l’option pour un Forum-Mouvement - ne peut que mettre en cause la possibilité d’un simples “espace” devenir “le véhicule le plus approprié pour la nouvelle étape de lutte du mouvement pour la justice globale et la paix.” Il s’agirait alors en fait d’abandonner la perspective des chemins parallèles que l’on a adoptée en 2001 pour n’avoir qu’un seul chemin, en se débarrassant donc des limitations propres à un FSM en tant qu’espace, “pour occuper des espaces de pouvoir” – n’empruntant que le chemin de l’action.

Perspectives et nécessités actuelles.

Walden indique néanmoins quelques effets positifs du FSM qui n’auraient pas vu le jour si celui-ci n’était pas un espace. Ainsi, dit-il, “le FSM est devenu une sorte d’aimant pour les réseaux globaux concentrés sur différents thèmes: la guerre, la mondialisation, la régionalisation, le racisme, l’oppression de genre, la recherche d’alternatives”, permettant à la société civile, dans sa diversité, de se réunir, de tisser des liens ou tout simplement de se renforcer ou s’affirmer, tel “un lieu où l’on fait son plein d’énergie”.

Pour Walden Bello, “le FSM offre un lieu et un espace pour que le mouvement élabore, discute et débatte de la vision, des valeurs et des institutions d’un monde alternatif, construit sur une réelle communauté d’intérêts”. Selon lui “ce qui change le modus vivendi des anciens et des nouveaux mouvements c’est la compréhension de ce qu’ils ont besoin les uns des autres dans la lutte contre le capitalisme global”. Et encore: “les expériences de démocratie directe à Seattle, Prague, Gênes et les autres grandes mobilisations de la décennie ont été institutionnalisées dans le processus du FSM”, procurant “une occasion pour recréer et réitérer la solidarité contre l’injustice et la guerre et pour un monde qui ne soit pas soumis au contrôle de l’Empire et du capital”. Il dit encore que “le développement d’une stratégie de contre-pouvoir ou de contre-hégémonie n’implique pas nécessairement qu’il faille tomber dans les vieux schémas hiérarchiques et centralisés d’organisation, caractéristiques de l’ancienne gauche”.

Mais en disant cela, sa proposition de lever le camp sonne comme s’il avait dit que le FSM avait été une belle expérience mais qu’il fallait accepter que ce soit fini.
Nous savons que toute organisation – y compris le FSM – doit effectivement un jour disparaître, après avoir rempli sa mission. Mais, est-ce que nous en sommes déjà là? Serions-nous à l´étape finale de notre parcours? Peut-être que Walden est un peu trop optimiste, car je ne pense pas qu’il veuille se faire des illusions.
Les effets positifs du FSM dont parle Walden, ont-ils été vécus partout dans la planète? En Asie, dans les pays de l’ancien bloc socialiste, dans le monde arabe, en Chine, dans toutes les Amériques, partout en Afrique? Toutes les organisations de la société civile de tous les pays du monde, ou tout au moins d’un nombre significatif de pays, ont-elles eu l’occasion de vivre les interconnexions procurées par les Forums? Ya-t-il eu des Forums locaux dans toutes les villes et régions du monde ou dans un grand nombre d’entre elles pour que cette expérience soit vécue par ceux qui ne peuvent pas se déplacer pour des rencontres mondiales, continentales ni même nationales? A-t-on créé partout des espaces pour que la société civile se renforce et s’articule pour prendre sa place en tant que nouvel acteur politique? L’expérimentation de nouvelles pratiques politiques dépassant les “vieux schémas hiérarchiques et centralisés d’organisation, caractéristiques de l’ancienne gauche” a-t-elle été faite par toutes les organisations qui luttent contre le capitalisme mondialisé? Ces nouvelles pratiques politiques ont-elles pénétré si effectivement dans les organisations qui viennent au Forum au point de les avoir changées de l’intérieur? Tous les mouvements sont-ils pleinement convaincus de ce “qu’ils ont besoin les uns des autres dans la lutte contre le capitalisme global” et sont-ils déjà capables de construire leur union au lieu de se diviser et de s’affronter?
Nous ne manquons pas d’exemples – de tristes exemples, même dans des organisations qui ont participé à la création du FSM - pour voir que tout cela est encore loin d’être une réalité. En ce qui concerne les changements culturels, les comportements et les pratiques d’action politique, personne ne doute que sous la domination idéologique du capitalisme nous aurons besoin de quelques générations pour réussir une transformation. Pourquoi donc interrompre ce processus, pourquoi mettre un terme à ce chemin parallèle à celui de l’action? En fait c‘est cela qu’il faudrait demander à Walden Bello en guise de réponse à la question finale de son texte.

La communication du Forum avec le monde

Je considère aussi que la proposition de Walden Bello nous aide moins qu’à nos adversaires. Surtout parce qu’elle vient de l’intérieur du FSM.

En effet, dire que le FSM a touché à sa fin c’est faire exactement ce que font les grands médias internationaux. Ceux-ci essayent de décréter la mort du FSM pour que ceux qui possèdent le monde n’aient plus à se soucier. Les membres de la Commission de Communication du Conseil International du FSM nous apprennent, par exemple, ce qu’en a dit, en janvier passé, le journal espagnol País: “le FSM a disparu des radars”.

Cette Commission signale ce qui est actuellement, à mon sens, le plus grand défi du FSM: celui de se communiquer avec le monde. Nous pouvons être nombreux à proclamer en haute voix qu’ “un autre monde est possible”, mais plus nombreux encore sont ceux qui n’y croient pas. Ceux-ci sont sans nul doute la grande majorité. On n’a pas encore réussi à faire en sorte que tout ce que l’on présente, discute, propose, articule et fait à partir des Forums arrive aux yeux et aux oreilles de ces grandes majorités en tant que message d’espoir.

Dans une récente rencontre de la Commission de communication, en Italie, j’ai pu voir de façon plus claire la différence d’évolution – l’une positive, l’autre négative- entre les deux dynamiques, vers l’intérieur et vers l’extérieur, vécues à travers le processus du FSM.

La dynamique vers l’intérieur tenait à son premier défi, celui d’organiser des Forums qui soient effectivement des espaces de rencontre, de reconnaissance et d’apprentissages mutuels, d’identification de convergences, de lancement de nouvelles initiatives de résistance, nourrissant l’action proprement dite et construisant l’union.

Cette dynamique-là a toujours été progressive. Dans chaque Forum, on a profité de l’expérience antérieure, cherchant à améliorer sa méthodologie pour une plus complète réalisation de ses objectifs. Si le premier Forum combinait des activités proposées d’en haut, c’est-à-dire, par les organisateurs, avec celles proposées par les participants, en 2005 nous avons vu un Forum complètement auto-organisé. Par ailleurs, la Charte de Principes s’est consolidée. De nouvelles actions et articulations, y compris au niveau planétaire, sont apparues dans les Forums et se sont consolidées, sans compter la plus grande d’entre elles, pour la Paix, en février 2003, qui a surpris le monde.

Lors du dernier Forum, à Nairobi – avec une moindre participation pour des raisons déjà identifiées – la méthodologie utilisée a connu d’importants sauts qualitatifs. Par exemple, l’inscription n’était faite par rapport à des thèmes théoriques, mais par rapport à des objectifs de transformation; le quatrième jour de travail était réservé à la programmation d’actions concrètes. Des insuffisances organisationnelles de divers types n’ont pas permis cependant la pleine utilisation de ces avancées.

Le peu de communication vers l’extérieur a rendu plus visibles les insuffisances que les avancées faites à Nairobi, comme les nouveaux réseaux qui s’y sont créés. Les évaluations qui ont été faites ont été très controversées – quelques-unes étant carrément négatives- comme s’il ne fallait plus défendre l’enfant des attaques qu’il subit depuis sa naissance. Walden Bello a dit dans son texte que le Forum avait été fort “décevant”. Onyango Oloo, l’un de ses organisateurs, est allé au point d’écrire 24 pages de dures critiques, commençant par dire que le Forum avait été “un désastre”. En même temps, entre autres analyses positives, relevons celle de Gustave Massiah, de France, qui, tout en rappelant ses insuffisances, a ainsi titré son évaluation: “Nairobi 2007, un excellent Forum Social Mondial”.

La littérature sur ce Forum est donc assez diverse. Comme son Conseil International n’a pas réussi à mieux informer sur le caractère du Forum 2008 ni sur les perspectives pour 2009, beaucoup de journalistes ont pu dire que le FSM avait perdu de sa force.

Mais il est sûr que le FSM n’est pas mort. J’ai d’ailleurs entendu de monsieur Oloo, celui même qui fait une critique de 24 pages, lors d’une table ronde en Italie, que le Forum de Nairobi avait eu des effets extrêmement positifs pour le Kenya, malgré toutes ses insuffisances.

La meilleure démonstration de ce que le Forum est toujours vivant est cependant la multiplication de Forum régionaux ou locaux. Ce processus va en s’élargissant. C’est ainsi qu’il y aura un premier Forum social états-unien, en juin, et peu après des Forums au Québec, en Allemagne, du Maghreb en Mauritanie, et encore les forums du Danemark, Guatemala, Brésil, dans la triple frontière de l’Amérique du Sud, et tant d’autres.

On peut donc dire que la dynamique du Forum vers l’intérieur, c’est-à-dire, vers ceux qui luttent toujours pour un autre monde, est toujours en ascension. Et que le Forum de 2008, avec ses multiples activités concomitantes dans toute la planète, dans sa diversité de types et de thèmes, avec une journée commune de visibilité dans la datte symbolique de Davos, peut nous conduire à un FSM très significatif en janvier 2009.

Mais la même chose n’a pas eu lieu en ce qui concerne la dynamique vers l’extérieur, qui a été plutôt décroissante. Il est à remarquer que les deux dynamiques (vers l’intérieur et vers l’extérieur) connaissaient jusqu’en 2005 des trajectoires ascendantes: de plus en plus de gens venaient participer aux forums mondiaux et les forums régionaux, nationaux et locaux se multipliaient. Il en a été exactement ainsi quand 150.000 personnes ont participé au plus grands des forums jusqu’alors réalisé, en 2005. Ensuite, la dynamique vers l’extérieur a commencé à perdre de la force.

C’est pourquoi la Commission de communication du Conseil international présentera, lors de la prochaine réunions du CI, à Berlin, un plan de travail vers l’extérieur.

Néanmoins, la communication avec le monde n’est pas une mission pour une Commission. Elle doit être assumée par tous les participants du processus. Il ne s’agit pas uniquement de la communication avec des journalistes, qui sont des canaux essentiels pour diffuser de l’information, mais de l’ensemble des moyens de communication pour que la certitude d’“un autre monde possible”, parvienne à toutes les personnes. En outre, il faut dire au monde que bien des choses sont déjà faites- dans la résistance et dans la transformation effective – autrement dit, “un autre monde “ est déjà en construction. Et il faut dire encore que ceux qui agissent pour changer la réalité comptent sur un puissant instrument pour s’articuler davantage: le processus do FSM.

En effet, face à ce nouveau défi que le FSM doit affronter, il serait bénéfique que nous mettions, dans le processus du FSM, toutes nos forces pour vaincre ce défi.. Mais le texte de Walden Bello nous réveille en nous montrant qu’il n’en va pas de même. Non seulement il faut travailler pour que le FSM se communique mieux avec le monde, mais il faut continuer de se battre pour que son chemin ne disparaisse pas dans un croisement inespéré.

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1 - Focus on the Global South, Bangkok

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